


Une de mes enquêtes en cours porte sur un lot de photos sauvé d'un grenier d'une maison ayant appartenu à mes ancêtres pendant quelque 120 ans !
Les plus anciennes sont ce groupe de femmes aux alentours de 1885, dont la petite-fille pourrait être mon AAGM puis des portraits-carte sur papier albuminé, réalisées par Edouard Lines (°1872-+1928) lorsque son atelier "Photographie de la porte dorée" se situait au 272 avenue Daumesnil à Paris. Elles ont été prises entre 1903 et 1910, mais hélas les visages qui y sont immortalisés sont encore pour le moment des inconnus, parmi d'autres. S'y trouvait une collection de cartes postales qui, au gré de quelques annotations m'ont permis d'identifier mes arrière-arrière-grands-parents et mes arrière-grands-parents, avant de découvrir mes grands-parents enfants, et jeunes parents... La traction de mon grand-père immortalisée sur papier Vélox, "Le papier Vélox. La meilleure épreuve que vous puissiez obtenir d'un de vos clichés est celle qui porte, imprimé au dos, le mot "Vélox". Exigez-le. " Cette traction permettait d'emmener tout le monde, mon arrière grand-mère comprise, quelques jours au bord de La Méditerranée... Les photos cadrées de blanc prennent alors des contours dentelés.
Enfin, une collection de photographies de groupes, au gré des mariages de la famille paternelle de mon arrière-arrière-grand-mère, allant des années 1920, jusque dans les années 1950 !
Si quelques visages ne m'étaient pas inconnus, dont celui de mon AAGM, c'est la mémoire d'une cousine éloignée, retrouvée par hasard, qui m'a permis, grâce à quelques indications, de retrouver une bonne partie des noms de tous ces inconnus ! Au fil du temps, ils vieillissent ou rajeunissent. En les confrontant, sans relâche, les unes aux autres, les visages deviennent familiers et les identifications de plus en plus aisées. La généalogie déjà bien constituée s'affine, les dates viennent nous renseigner sur les éventuels aïeuls présents ou non, le nom du photographe et l'identification de l'endroit de la prise de vue, nous permettent la plupart de temps de déterminer le village où la noce se déroule notamment si celle-ci a été effectuée devant l'église, la mairie ou le restaurant. Souvent sans nom, elles ne comportent parfois qu'une date, il suffit de consulter les tables décennales de la commune identifiée pour découvrir le nom des mariés et vérifier s'ils sont de la famille plus ou moins proche ou de simples amis ! Les parents de l'époux sont toujours placés du côté de celui-ci, les parents de l'épouse toujours aux côtés de cette dernière; la présence de vieillards juste à côté? Il peut s'agir des grands-parents? Il faut vérifier la date du mariage, la rapprocher de celle du décès des aïeux. Parfois aussi, la noce a lieu à Paris, les parents ne sont pas présents de chaque côté des mariés, leurs témoins prennent alors place à leurs côtés.
On peut également s'attacher aux détails vestimentaires, notamment ceux de la robe de la mariée : est-elle blanche ou de couleur, col montant ou arrondi; la longueur: couvre-elle les pieds ou s'arrête-t-elle à mi mollet, la présence d'un corset qui affine la taille ou une robe droite et fluide, des fleurs d'oranger dans les cheveux, le front seing d'une couronne, porte-t-elle un voile celui-ci est-il épais ou en tulle, lui descend-il sur les yeux, on peut aussi s'attacher aux chapeaux des invités...
Chaque détail est important, l'œil averti peut recueillir une foule d'indice en interrogeant ces photographies anciennes, elles ont tant à nous raconter !
Elles nous dévoilent les liens alors tissés et nourris entre cousins, étoffant par là-même la perception du noyau familial.
Ces vieilles photographies sont des petits trésors à ne pas négliger, à conserver, à transmettre... Une généalogie établie avec soin permet de les mettre en valeur.
...elles permettent aussi de regarder vers l'avenir". Sally Mann

Au milieu des photographies, une ancienne broche... Il y a 109 ans, mon AAGM enferme le visage de l'homme qu'elle aime, mon AAGP, à l'intérieur. Elle la porte au col de sa robe pour poser avec lui à la faveur d'une permission lors de la première guerre mondiale. Sa tête est légèrement et tendrement inclinée vers lui. Il porte le brassard noir indiquant que son régiment a été endeuillé.

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